Pixies

Chroniques Diverses sur les Pixies


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Velouria

THE PIXIES
Velouria
Par Jean-Luc Manet
Best #270, Aout 1990
Saisi par J.M. Biel pour
Alec Eiffel



Si l'on admet que la ferronnerie d'art est aussi un commerce alors les Pixies font des tubes. Pas de ces gros tuyaux percés, moulés à la chaîne, calibrés pour les chaînes. Black Francis lui fait dans le consommable pernicieux, dans le nickel en trompe-l'oeil et l'évidence à tiroirs. Chacune de ses compositions est un single potentiel, une ruade intense prête à braver des concurrents distancés depuis 3 albums déjà. En attendant la livraison automnale en voici les scories et prémisces, soit quatre titres vigoureux, loin des restes accomodants inhérents au format bâtard du maxi-préambule, plus loin encore d'un coup-faim trop salé. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, les Pixies nous mijotent un plat de résistance où rien ne manque. Ni leurs guitares acerbes, ni cette voix grinçante, ni des basses en colonnes (Miss Kim "Breeders" Deal) sur des bases mouvantes. Quand au titre phare : chapeau ! En plein Velvet revival les Bostoniens accouchent d'un "Velouria" définitif. Le pied de nez aux bons écoliers est violent. Eux n'ont qu'à être naturels pour tutoyer les légendes et se hisser au niveau du feu sacré. Rois d'un mid-tempo contenu les Pixies refondent le rock'n roll en une matière lascive et vénéneuse. Comme un précédent "Here Comes Your Man" (celui que l'Underground attend depuis juillet 66) , "Velouria" couine dans le sens inverse du poil en un habile équilibre de soie et de bure. Hüsker Dü meets The Smiths. Le disque passe les tours préliminaires haut la main : l'album devrait être le chef d'oeuvre escompté.
J.L.M.
Planet of Sound

THE PIXIES
Planet Of Sound
Par Jean-Luc Manet
Best #275, Juin 1991
Saisi par J.M. Biel pour
Alec Eiffel



Tout, sauf arrondir les angles. D'autres s'émoussent sous les caresses chattemites de la gloire, mais Black Francis n'est visiblement pas homme à se laisser amadouer, voire détourner, par l'aisance d'une relative notoriété. Pire, il fait le gros dos. Si "Here Comes Your Man" ou "Velouria" nous avaient habitués à des maxis tranchants mais profilés, "Planet of Sound" s'avère d'entrée un disque difficile, comme un kill poker à trois protagonistes. Lou Reed et Alan Vega à la roulette. La pureté métallique du son arbitre un horizon oxydé, un ciel bas et menaçant. Et ce n'est pas la mélancolie acidulée de "Evil Hearted You" qui atténuera un malaise latent. Courts, acérés, les quatre titres présents cultivent un bouquet d'exclamations épineuses en huit clos, allument une fuite de grisou dans leur galerie balisée. Fort. Dézingué. Les Pixies restent un groupe d'embuscades, et c'est comme ça qu'on les aime.
J.L.M.
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Dernière mise à jour le 20 janvier 1998