Pixies

Interview des Martinis


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The Martinis

Interview des Martinis, Avril 2004

Cette e-interview exclusive de Joey Santiago & Linda Mallari a été réalisée fin avril 2004 par Christophe Gourraud & Jean-Michel Biel pour AlecEiffel.net.
Un grand MERCI à Gerry de Distracted Records!

La version originale de l'interview est également disponible.

Alec Eiffel: Pouvez-vous nous résumer l'histoire des Martinis?
Joey: Un jour où nous trainions, Linda et moi, on a décidé d'utiliser un enregistreur 4 pistes qu'on avait depuis quelques temps. On l'avait juste emprunté, mais on a quand même commencé à écrire des chansons, en lançant juste des idées. Une des chansons issues du 4 pistes a finalement atterri dans le film "Empire Records". Plus tard, on l'a re-enregistrée dans un vrai studio avec Matt Wallace pour le disque de la bande originale.
Linda: Joey et moi, on a commencé à composer pour le plaisir - puis on a décidé de commencer à le faire de façon un peu plus sérieuse - ensuite on a décidé de ne plus être sérieux et c'est là que le plaisir a commencé.

Pourquoi cela a t-il pris si longtemps pour trouver une maison de disques?
J: On a refusé une paire de contrats parce qu'on ne les trouvait pas assez bons. Alors on a simplement pris notre temps. Fait beaucoup de pauses. J'ai commencé à faire d'autres choses et j'ai quasiment abandonné pendant quelques temps jusqu'à ce qu'un ingénieur du son avec qui on avait bossé nous présente à un label nommé Guapo qui s'est ensuite rebaptisé Distracted Records.
L: Je ne sais vraiment pas. C'est juste comme ça que les choses ont tourné.

Comment compareriez-vous le nouvel album Smitten avec votre précédent album auto-produit?
J: Il est bien plus pop et bizarre.
L: Production excellente, chansons merveilleuses et une maison de disques dévouée derrière. L'album précédent était plutôt une demo que nous proposions sur le web.

Comment travaillez-vous habituellement ensemble sur une chanson?
J: Linda écrit la plupart des chansons et je donne parfois un coup de main. J'ajoute des textures et j'aide parfois pour le pont lorsqu'il y en a un.
L: Quelque chose sautille dans ma tête et je te transfère sur un 4 pistes avec ma voix, en fredonnant ou en chantant des paroles (lorsque j'en ai) sur une guitare ou un piano. Ensuite je le montre à Joey (dans notre home studio) et on le re-arrange, on l'enrichit et on le triture jusqu'à ce que ça devienne une vraie chanson. J'aimerais mettre des mots sur certains instrumentaux de Joey un de ces jours. Il a tellement de morceaux "ambient" stupéfiants qui mériteraient d'être entendus.

Tes paroles sont souvent très sombres et émotionnelles, et reflètent fréquemment un mal-être et des difficultés à trouver sa place dans le monde. Pourquoi cela?
L: Je pense que cela arrive parce que l'écriture est parfois une catharsis pour moi. C'est un moyen de purger mes émotions de façon créative. Cela peut parfois être pour moi un journal intime ou une façon de jouer le rôle de quelqu'un d'autre. C'est vraiment totalement thérapeutique.

Est-ce que ton éducation musicale classique joue un rôle important dans la façon dont tu composes?
L: Oui, je pense que c'est le cas. Je pense que c'est pour beaucoup dans la façon dont j'arrive avec des mélodies et la manière dont les autres instruments se mêlent et se séparent les uns des autres - parfois j'imagine une partie de guitare qui sonne comme un violoncelle ou des cordes. Peut-être que la musique d'ascenseur sera notre prochaine étape.

Joey, pendant les années Pixies, tu n'as pas beaucoup parlé aux journalistes. Etait-ce ton choix, une manière de ne pas t'exposer dans la presse?
J: C'était mon choix de ne plus m'exprimer dans les médias car la plupart des questions portaient sur les chansons, et je pensais que Charles était mieux placé pour y répondre, étant donné qu'il écrivait les chansons. De plus, ça me rendait malade que mes propos soient sortis de leur contexte.

Avoir fait partie d'un groupe aussi important que les Pixies peut autant être une malédiction qu'une bénédiction. Pensez-vous que le passé de Joey en tant que membre des Pixies a aidé ou gêné les Martinis?
L: Vous avez raison en ce qui concerne la malédiction et la bénédiction. A présent je le prends comme une bénédiction. Dans le passé ça n'a pas toujours été le cas. C'était dur pour moi de comprendre pourquoi les gens me comparaient à des artistes avec lesquels je ne voyais aucune ressemblance. Les attentes des gens étaient décuplées à cause du passé de Joey. Ca m'a fait ressentir beaucoup de pression - surtout étant donné que c'était mon premier groupe. Et puis vous avez les fans contrariés des Pixies qui viennent au concert et décident qu'ils n'aiment pas, parce qu'ils voudraient tellement désespérément que les Pixies se reforment! Maintenant, je prends tout simplement ça avec des pincettes. C'est ce que c'est.

Comment entendez-vous promouvoir l'album, maintenant que les Pixies se reforment et que Joey sera en tournée pendant plusieurs mois?
L: Je suppose qu'on va devoir compter sur le fait qu'on a fait un album vraiment excellent et que les gens vont propager la nouvelle dans le monde.

Est-ce que les Martinis prévoient de tourner un de ces jours?
J: Oui.
L: Un de ces jours.

Qu'est-ce qui se cache derrière la reformation des Pixies? Jusqu'à récemment, il semblait que ça n'arriverait jamais.
J: Tout est simplement super.

Vous avez tous deux des racines dans les Philippines. Quelle place occupe les Philippines dans votre vie?
J: Mon teint mat, mes yeux marrons et mes cheveux noirs.
L: La culture philippine a toujours joué un grand rôle dans ma famille. Mon père était de Pampanga dans les Philippines - qui est plus célèbre pour ses excellents cuisiniers! Donc, le riz était omniprésent chez nous, tout comme la bonne cuisine. Nous avons plein de parents qui vivent aux Philippines et aussi une mission médicale dont fait partie ma mère. Certaines des cendres de mon père sont là - c'est pourquoi j'aurai toujours un lien avec les Philippines.

Qu'écoutez-vous en ce moment? Quel est le dernier disque que vous avez acheté? Le dernier concert que vous avez vu?
J: J'écoute juste de la musique de façon paresseuse. Dans mon chargeur de disques, j'ai Os Mutantes, Ennio Morricone, Norah Jones (ma fille l'adore), Grandaddy et Air.
L: Ce matin, on a écouté Josh Groban et dans environ une heure je vais aller voir les Wiggles.

Est-ce vous utilisez Internet? Si oui, pour quel usage?
J: Je l'utilise pour rester en contact avec les amis et la famille.
L: Surtout l'e-mail et le partage de photos de notre fille avec la famille et les amis.

Avez-vous déjà surfé sur le site AlecEiffel.net (merci de répondre franchement!)?
J: Pas encore.
L: Oui, le site est très sympa.

Certains "lecteurs" d'AlecEiffel.net sont musiciens... Pouvez-vous svp leur parler du matériel que vous utilisez le plus souvent en studio et sur scène?
J: En studio j'utilise habituellement 2 guitares, une Les Paul gold top et une ES-345. Ca couvre en principe la plupart des sons que j'aime. J'ai un Marshall JCM 800 et un Fender Vibrolux. J'essaie de n'utiliser aucune pédale.
L: En principe j'amène mon propre micro Shure car je n'aime pas sentir l'haleine d'autres personnes sur les micros des salles. Fender Telecaster et Fender Deluxe, ou j'emprunte aussi le Vibrolux de Joey.

Pour terminer cette e-interview, avez-vous un message pour les lecteurs d'AlecEiffel.net?
J: Restez en forme.
L: Bonne visite!

Traduit de l'anglais par Jean-Michel Biel

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Dernière modification 01/05/2004